catégories

mardi 12 avril 2011

3 Comme j'étais... comme je suis devenue...

         Un an après notre première sortie bdsm je mesure le chemin parcouru.
Je me souviens du trac avant notre première soirée à l’Envoûtée, du ventre noué et de la gorge serrée. Du temps passé à me préparer aussi bien mentalement que physiquement, des essais de maquillage, des heures passées à  choisir ce que je porterais, changeant d’avis tout le temps, ne sachant absolument pas à quoi m’attendre. (Pour être tout à fait honnête, je mets toujours encore un temps fou à me préparer et choisir ce que je vais mettre !!!)

         Je suis toujours plus ou moins angoissée lorsque je vais dans des endroits nouveaux, que je dois rencontrer des gens inconnus, par crainte d’être jugée et de déplaire. Mais là je pénétrais un monde mystérieux et secret, longtemps fantasmé, que je ne connaissais que virtuellement et j’allais rencontrer de visu des adeptes du bdsm dont certains pseudos m’étaient familiers. Mon manque d’assurance ayant une fâcheuse tendance à me compliquer la vie au quotidien, forcément,  ma peur du ridicule prenait pour le coup une tournure de panique.  

         Le premier soir, j’ai cru mourir sur place lors de la présentation publique par Maître André,  alors qu’à la dernière soirée,  c’est moi qui ai inauguré en marchant à 4 pattes devant tout le monde... Jamais, malgré mon envie,  je ne me serais crue capable de recevoir une fessée ou le fouet les fesses (partiellement) à l’air devant un public, ou de participer à la fessée collective, dont je ne raffole toujours pas, pour diverses raisons, cependant pour ça comme pour le reste, j’ai apprivoisé la côté humiliant, et surtout la peur de déplaire.

         J’ai appris plusieurs choses lors de ces soirées. Primo, mon propre regard sur moi-même est certainement plus dur que celui d’autrui. En effet, je ne me sens pas (trop) jugée. Que ce soit par manque d’intérêt ou de l’égoïsme de la part des autres (c’est effectivement passablement présomptueux de ma part que de penser que les autres n’ont que ça à faire, me juger et me critiquer, suis-je si imbue de moi-même ou ai-je manqué si cruellement d’attention dans mon enfance qu’inconsciemment je préfère subir des regards lourds de censure à l’indifférence ???), ou par respect de l’intimité de chacun.

         Deuxièmement, depuis toute petite,  je me prive de vivre des choses parce que je n’ose pas, à cause de cette stupide crainte de mal faire, de décevoir, d’échouer. Cette peur profondément ancrée en moi me retient, m’empêche d’essayer, malgré la force de mon envie. Or depuis quelques mois, j’autorise  mes désirs à prendre le dessus sur mes craintes, poussés par une sorte d’urgence, une nouvelle peur, celle de regretter de n’avoir pas osé vivre l’instant au moment où il se présentait : «C’est maintenant ou jamais ». Lors de ces soirées, j’ai été confrontée à de nombreuses occasions à ce choix : rester dans la sécurité, avec son lot de frustration et regrets ou prendre des risques et expérimenter ce dont je rêve depuis toute petite ? Et pire que tout, aimer ça, et savoir que cela se sait ?

         Bien sûr, on s’habitue à tout, il y a sûrement de ça, comme on s’habitue à la douleur. (Et je suis la première à m’ennuyer lorsque les évènements se répètent sans surprise...) Me mettre à genoux sur un banc en soirée publique pour recevoir la fessée n’est pas plus facile qu’avant, la seule différence, c’est que je tergiverse moins. La peur et l’humiliation ne sont pas moins présentes, mais je les accepte, (jusqu’à un certain point), parce que je suis en terrain connu, parce que tout le monde s’en fiche et que le monde continue à tourner que je montre mon cul ou non. Et de plus,  maintenant j’ai compris que ces sentiments participent autant du plaisir que la fierté de parvenir à vaincre mes démons, ou que les sensations éprouvées, mais  encore plus important, je sais que ces plaisirs sont partagés.

         Partage avec celui qui officie, afin de parvenir à m’isoler dans ma bulle, que le lieu soit  insolite ou connu,  les gens disparaissent de mon champs de conscience,  pour me concentrer sur mes ressentis et arrêter d’intellectualiser...

         Et un an après cette première soirée à l’Envoûtée, où nous avons pris nos marques tout au long des soirées, créé un petit réseau de connaissances rassurant, nous voilà partis découvrir un autre lieu bdsm, où sévissent des inconnus, ayant peut-être des façons de faire  ou un regard différents, peut-être plus critiques envers ma corpulence, moins tolérants quant au choix vestimentaire, trop protocolaires ou trop portés sexe...Le protocole c’est quelque chose qui ne m’emballe pas, je dois l’avouer, pour moi c’est du folklore bdsm, mais je respecte que d’autres aiment cette pratique, et je peux au besoin m’y prêter le temps d’un jeu, ou au minimum respecter les règles. Quant au sexe...le bdsm reste pour moi une sexualité alternative, les pratiques sexuelles en font partie, et j’aime le sexe, je suis juste légèrement trop pudique sur les bords pour faire ça en public...

         Donc arrivés au marquis, j’avais le trac...Certes moins envahissant et moins inhibant que lors de notre première sortie, mais trac tout de même. A cause des lieux, des occupants et des personnes que nous étions convenus de retrouver, que je ne connaissais pratiquement que de vue et par leur blog, et avec lesquels peut-être  nous serions amenés à jouer un jour. J’ai tenté de ne rien laisser paraître, je n’ai pas tellement envie de passer pour une biche innocente effarouchée perdue en boîte SM, mais je sais aussi pertinemment qu’en cherchant à cacher ma timidité je peux  paraitre assez hautaine...Difficile de trouver le juste milieu et la bonne attitude.

         Du reste, je me trouvais bien trop légèrement habillée par rapport aux autres. J’ai bien failli retourner à la voiture chercher mon pantalon, ce que j’aurais fait encore quelques mois en arrière ...ou mieux encore, je me serais collée les fesses sur une chaise en  tannant Tourm’ jusqu’à ce qu’il  aille le chercher pour moi. Mais je ne l’ai pas fait...J’ai assumé mon choix vestimentaire, à défaut d’assumer mes rondeurs. Enfin plutôt je me suis assise dessus dès que j’ai pu !



Mais je ne pouvais décemment pas rester sur mes fesses toute la soirée,  nous n’étions pas venus pour ça, d’ailleurs je n’étais pas tellement plus à l’aise assise non plus. Nos convives partis jouer, Tourm’ m’invite à choisir mon agrès. Et je m’entends répondre que j’étais aussi bien sur place sur la banquette pour recevoir la canne ou le martinet, donc finalement pratiquement le seul endroit non aménagé pour jouer, à deux enjambées de là où nos convives ne tarderaient pas à revenir s’asseoir...
         

         Une pause et quelques coupes de champagne plus tard, Tourm’ m’emmène dans la « classe d’école », où il fixe mes poignets en hauteur sur un barre pour une séance fouet. Je ne pouvais qu’apercevoir l’ombre  des quelques curieux qui s’arrêtaient dans l’encadrement de la porte, attirés par les claquements. Et à un moment, Tourm’ pousse la porte et tire le verrou. Je m’étonne de son geste, et vais même jusqu’à lui demander de laisser ouvert.... Quand il me demande si ça m’excite, je réponds machinalement non, mais réflexion faite, bien sûr que ça m’excite.

         Excités nous l’étions tous les deux, au point de ne pouvoir attendre d’être rentrés (1h30 de route tout de même !) pour apaiser notre faim. Nous nous arrêtons sur une aire d’autoroute, où je soulage ma vessie sans me soucier de mon sentiment de honte, (j’en conviens, à 3h du matin, l’aire était déserte... cependant le besoin le plus pressant du monde ne m’aurait pas fait m’accroupir pour pisser au milieu de nulle part sans l’abri tout à fait illusoire d’un buisson, plutôt faire pipi dans la culotte...) Puis prenant appui sur la voiture, je cambre les reins afin de présenter ma croupe, appelant de tout mon corps à être prise, là tout de suite, oubliant ma décence et mes inhibitions, enivrée de désir, tout à l’écoute de notre envie commune, je me suis abandonnée sans retenue au plaisir... laissant une nouvelle flaque au sol.


         Jusqu’à l’arrivée des pompiers...
                                                                   pour éteindre le feu ????....

siham

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Le pli est pris je suis certain que le plaisir aussi
Maitre LUC

Anonyme a dit…

Belle progression en un an de pratique Sultane a des besoins aussi... de progression
Cordialement
Maitre LUC

Anonyme a dit…

C'est vraiment très beau un vrai bonheur de vous lire
Jade4267

Enregistrer un commentaire

Pour vous aider à publier votre commentaire, voici la marche à suivre :
1/ Ecrivez votre texte dans le formulaire de saisie ci-dessus
2/ Si vous avez un compte, vous pouvez vous identifier dans la liste déroulante Commentaire, ou vous pouvez saisir votre nom ou pseudo par Nom/URL
3/ Vous pouvez, en cliquant sur le lien S'abonner par e-mail, être assuré d'être avisé en cas d'une réponse
4/ Enfin cliquez sur Publier et le tour est joué.

Votre message sera publié après modération.


Et un grand MERCI !!!!

blogger