catégories

samedi 21 janvier 2012

5 Impuissante




Après une soirée SM entre amis, nous arrivons à l’hôtel. Il est déjà tard tôt, il ne nous reste que quelques heures de sommeil, mais peu importe, je me sens l’envie joueuse. Les galipettes, c’est bien, mais envie de plus. Le sexe ceci dit est toujours mâtiné de bdsm chez nous…Ta valise avec le matos est là…mais à 4h du matin, bien qu’aucune des chambres jouxtant la notre ne soit occupée (on a pu voir les clefs sur les portes) les paddle, martinets et autres merveilles risquaient de réveiller tout l’hôtel…

En matière de sexe, je prends peu d’initiative…Je suis comme qui dirait plutôt passive, et je demande rarement ! Je dis un peu trop facilement « non, pas ça », mais quand j’ai envie de quelque chose, j’y vais généralement par des chemins détournés pas toujours faciles à suivre (j’aime bien qu’on me devine ! Mais en même temps, selon ce dont il s’agit, ça me vexe… Non je ne suis pas compliquée, mais complexe !!!) .J’ai vraiment  beaucoup de mal à exprimer mes désirs,  mes envies sexuels… Je suis très loquace pour beaucoup de choses, mais simplement dire « J’ai envie de faire ceci ou de vivre cela » (ou écrire) en y mettant les termes appropriés me coûte énormément.

Le lit à barreaux  a du m’inspirer… Fixé au mur en plus…il ne risque pas de bouger et de taper dans le mur… (des clients se sont peut-être plaints lors de notre dernière venue ???)  L’envie d’être immobilisée, accrochée par le cou afin d’être utilisée est si aigue que je parviens à en exprimer le souhait…Aussitôt mon vœu  exprimé, en quelques tours de corde tu fixes mes bras et mon cou à l’armature du lit. Et tu me prends la bouche…
J’aime la fellation, je n’ai pas honte de le dire. Bon, ok, mes expériences en la matière sont plutôt limitées, je l’admets… Mais j’aime ça. Par ailleurs, j’aime les contraintes, pour leur effet déculpabilisant et déresponsabilisant (et comme je suis complexe, parfois je déteste ça pour les mêmes raisons) et pour une obscure raison j’adore me sentir vulnérable et impuissante (entendons-nous bien : impuissante dans le cadre consensuel du jeu, sachant que je peux tout arrêter d’un simple mot, et que j’ai une confiance absolue dans mon partenaire.  J’aime me sentir impuissante et vulnérable, comme j’aime me sentir contrainte, mais je n’aime pas être contrainte, ni impuissante, ni vulnérable…la nuance est d’importance, et toute la différence se situe dans le choix, un choix mental). Et j’aime profondément sentir ma volonté m’abandonner dans les jeux d’étranglement, c’est probablement le seul moment où ce n’est pas mon orgueil qui me pousse à aller plus loin, mais simplement la sensation de glisser doucement dans le coton de l’inconscience… (étranglement, pas étouffement…au contraire, je suis complètement claustro, l’idée de mettre un truc sur la tête suffit à augmenter mes pulsations cardiaques, et rien que me pincer le nez me met dans une rage folle)

Alors contrainte, serrée au cou et fellation… madame était servie… Quel plaisir que de me sentir totalement démunie quand ton sexe va et vient au plus profond de ma gorge, tout en sentant la corde se tendre autour de mon cou quand j’essaye de te retenir lorsque tu te retires… Je tousse, je pleure sous l’effort pour réprimer les haut-le-cœur, libérant par réflexe des jets de cyprine. Je suis vaguement consciente de ce qu’un filet de bave s’écoule de ma bouche, je ne cherche même plus à l’aspirer, je n’en ai strictement rien à faire. Je ne sais plus où je suis, ni qui je suis, tes encouragements et commentaires sont mon seul lien avec la réalité, m’excitant encore davantage, je me sens chienne, salope,  et j’en veux encore…



A un moment, à fond dans le jeu, tu me craches au visage…je n’aime pas ça, mais ça m’excite, allez savoir pourquoi… Ceci dit, j’ai compris depuis un moment que je peux très bien être excitée par quelque chose que je n’aime pas, voire qui me rebute carrément, notamment lorsqu’il s’agit de mon visage ou des fluides corporels… Je ne peux même pas dire que je trouve ça humiliant, ça le serait probablement en public, mais si on va par là, toute la scène le serait…  Indépendamment du dégoût ou du mépris que sous-tend généralement l’acte de cracher à la figure, ça ajoute certainement à mon sentiment d’impuissance de subir quelque chose qui me dégoûte, mais que par ailleurs je sais totalement inoffensive (en tout cas on m’a toujours dit que cracher c’était très mal élevé… !!!)


Tu me tires les cheveux, me pinces les seins, me masturbes, puis reprends tes mouvements dans ma bouche, tu me fais lécher tes bourses, et tu me jouis à la figure…  Encore quelque chose que je n’aime pas, disons intrinsèquement, si j’étais en état de réfléchir je trouverais ça visqueux, et bizarrement, avaler l’éjaculat (à chaud) m’est moins pénible que de le sentir sur ma peau, surtout du visage. Mais dans des circonstances comme celle-ci, en mode cerveau primaire, portée par mon excitation, loin de me sentir souillée, le sentiment d’être utilisée et ton plaisir  inondant mes joues me procurent une véritable sensation de plénitude.



5 commentaires:

Anonyme a dit…

J'ai beaucoup aimé regarder par le trou de cette serrure,merci

Lea a dit…

Aie... comment exprimer mon malaise...
Ben oui c'est la première fois qu'un de tes textes me pose problème... Désolée mais faut que ça sorte...
Peut être parce que je viens juste de voir l'interview de Soter Mulè , cet italien qui a tué une fille et envoyé dans le coma une autre lors d'une soirée bondage. Il avait passé une corde autour du cou de chaque fille. Il dit que les cordes n'étaient pas serrées, les noeuds bloqués et qu'il n'y avait pas de "breath play" prévu et pourtant Paola est morte étranglée et le cerveau de l'autre fille a été privé d'oxygène pendant trop longtemps.
Comme quoi une corde autour du cou ça peut être dangereux même sans breath play. Pas pour rien qu'on dit toujours "jamais de corde autour du cou". Quant au breath play, le manque d'oxygène au cerveau peut avoir de telles conséquences sur le long terme ou même immédiatement si on le prolonge... c'est une pratique des plus risquées et s'il y a tant de morts chaque année par étranglement durant la masturbation ce n'est pas pour rien.
Je me doute que , vous connaissant ,vous le faites dans des limites très raisonnables contrôlées...mais le lire ici, à la vue de tous.. oui ça me met mal à l'aise.

Lea a dit…

Sinon pour le reste du texte, comme d'habitude, je me sens très proche de ce que tu décris, notamment ce besoin de se "sentir contrainte " surtout pas d"être contrainte" , parce qu'il y a cette confiance , pouvoir tout arrêter. Tu décris avec une exactitude étonnante les sensations compliquées qui nous envahissent :)
Bisous

Tourmentor et siham a dit…

@Léa
Tu as absolument raison! En effet, le breath play est une pratique terriblement dangereuse, et effectivement l'accident arrive très vite et peut avoir des conséquences dramatiques, je suis tout à fait d'accord sur ce point.
Désireuse de transmettre mes envies et mes ressentis, j’ai totalement fait l’impasse concernant le danger inhérent à ce genre de pratiques. Je suis tout à fait consciente de ce que passer une corde autour du cou comporte toujours potentiellement des risques, je ne cherche pas du tout à les relativiser, ni à me justifier de mes envies. Lors de notre jeu, j’ai une corde autour du cou, c’est vrai. De façon très lâche, soit, mais le danger existe bel et bien, même si en occurrence c’est moi et moi seule en avançant la tête qui tire sur la corde, appuyant moi-même sur la gorge. Par ailleurs je pouvais libérer ma main droite (dans le lien de tuteurage en caoutchouc) d’un simple geste du poignet. Et mon intention n’est pas de m’étrangler moi-même de façon délibérée.
Le vrai danger pour moi réside dans mon envie de me laisser glisser dans le doux coton de l’inconscience, dans un abandon total de contrôle, j’en ai parfaitement conscience, et mon Tourmentor aussi. Ce n’est pas parce que j’aime quelque chose que je dois forcément le vivre… Et connaissant mon désir, nous sommes d’autant plus vigilants car, je le redis, question étranglement, je ne suis pas certaine d’avoir la volonté, ni la lucidité, passé un certain point, pour dire stop, qu’il s’agisse de cordes ou de mains d’ailleurs… Or il n’était pas question de me couper la respiration, mais plutôt d’un scénario érotico-sensuel... Je me suis sans doute mal exprimée…Toute la subtilité demeure dans la nuance entre avoir la sensation de (ici sensation d’être serrée à la gorge) et d’être réellement sous contrôle de l’autre (ici de céder réellement à un autre le contrôle de ma respiration).
Loin de moi l’idée de prôner un bdsm dangereux et irresponsable, ni de prétendre que le danger est toujours ailleurs, je tâcherai de rappeler les dangers et les précautions dans mes prochains articles, on n’est jamais assez prudent… ceci dit, le risque zéro n’existe pas.

Siham

JDuroc a dit…

Bonjour Tourmentor, Siham :)

Merci pour tout, l'échange de liens ( sourires ),
le soin de votre suivit et votre prise de position
responsable vis à vis du Breath play.
Lea est toujours sincère et sera soulagée de voir
que vous avez prit dans le bon sens son
" esprit critique " , son soin pour la prévention.

J'ai noté aussi l'apparition du panneau
" danger " en début de post :)

BRAVO !

Il est vrai que lorsque l'on est lancé, en pleine
retranscription de ses sensations, on ne pense
pas toujours que des personnes pas ou peu expérimentées
peuvent nous lire.

Aux plaisirs de se voir bientôt,

JD

Enregistrer un commentaire

Pour vous aider à publier votre commentaire, voici la marche à suivre :
1/ Ecrivez votre texte dans le formulaire de saisie ci-dessus
2/ Si vous avez un compte, vous pouvez vous identifier dans la liste déroulante Commentaire, ou vous pouvez saisir votre nom ou pseudo par Nom/URL
3/ Vous pouvez, en cliquant sur le lien S'abonner par e-mail, être assuré d'être avisé en cas d'une réponse
4/ Enfin cliquez sur Publier et le tour est joué.

Votre message sera publié après modération.


Et un grand MERCI !!!!

blogger